fiscalité expatriés turquie

Dans cet article, nous vous proposons un guide complet et actualisé sur la fiscalité des expatriés en Turquie en 2025 : résidence fiscale, impôts sur les revenus, conventions de non-double imposition, fiscalité immobilière, obligations déclaratives, et plus encore.

Avec ses opportunités professionnelles croissantes, son climat méditerranéen et son coût de la vie attractif, la Turquie séduit de plus en plus d’expatriés. Qu’ils soient retraités, entrepreneurs, salariés détachés ou nomades digitaux, tous doivent comprendre les implications fiscales de leur installation. Car en Turquie, comme dans de nombreux pays, la résidence fiscale détermine le régime d’imposition.

1. Qui est considéré comme résident fiscal en Turquie ?

La résidence fiscale est la base de l’imposition en Turquie. Selon la Loi sur l’impôt sur le revenu n°193, une personne est considérée comme résidente fiscale si :

  • Elle a son domicile légal en Turquie, c’est-à-dire un logement principal utilisé de manière permanente.
  • Elle séjourne plus de 183 jours par an en Turquie, même de manière non continue.

📌 Les résidents fiscaux sont imposés sur leurs revenus mondiaux. Les non-résidents ne sont imposés que sur leurs revenus de source turque.

2. Le barème de l’impôt sur le revenu en Turquie en 2025

L’impôt sur le revenu est progressif. Voici le barème 2025 applicable aux personnes physiques (résidents comme non-résidents pour les revenus turcs) :

Revenu annuel (TRY)Taux d’imposition
Jusqu’à 110 000 TRY15 %
110 001 à 230 000 TRY20 %
230 001 à 870 000 TRY27 %
870 001 à 3 000 000 TRY35 %
Plus de 3 000 000 TRY40 %

🧾 Les expatriés qui deviennent résidents fiscaux sont soumis à ces taux pour leurs revenus globaux, sauf dispositions d’accords bilatéraux.

3. Impôts pour les différentes catégories d’expatriés

a. Expatriés salariés

Les expatriés travaillant en Turquie sont généralement imposés à la source sur leur salaire, retenu et reversé par l’employeur. Ils doivent :

  • Obtenir un permis de travail et un numéro fiscal (Vergi Numarası).
  • Être déclarés à la SGK (Sécurité sociale turque).

S’ils perçoivent d’autres revenus (loyers, investissements), ils doivent les déclarer séparément.

b. Entrepreneurs, freelances et consultants

Les indépendants résidents doivent s’enregistrer comme travailleurs autonomes et payer des impôts trimestriels :

  • Impôt sur le revenu selon le barème.
  • TVA (KDV) sur les prestations (18 % standard).
  • Cotisations sociales mensuelles au BAĞ-KUR, le régime d’assurance indépendant.

c. Retraités étrangers

Les pensions perçues à l’étranger ne sont pas imposées en Turquie si elles proviennent d’un pays ayant une convention de non-double imposition. C’est le cas de la France, de l’Allemagne, de la Suisse, du Canada, etc.

Cependant, elles doivent souvent être déclarées à titre informatif.

d. Nomades digitaux

En plein essor en Turquie, les télétravailleurs étrangers non déclarés comme résidents fiscaux ne sont en principe pas imposés sur leurs revenus étrangers. Mais attention : au-delà de 183 jours, le fisc peut les considérer comme résidents.

4. Les conventions fiscales et la non-double imposition

La Turquie a signé des conventions fiscales bilatérales avec plus de 85 pays, dont :

  • France,
  • Belgique,
  • Luxembourg,
  • Allemagne,
  • Canada,
  • Royaume-Uni,
  • États-Unis.

Ces accords visent à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale. Ils précisent :

  • Quel pays a le droit d’imposer un revenu donné (ex : pensions, dividendes, salaires).
  • Les modalités de crédit d’impôt ou d’exemption.

🧩 Exemple : un expatrié français travaillant à Istanbul et payant l’impôt en Turquie n’aura pas à repayer en France, mais devra souvent déclarer ses revenus à l’administration française pour information.

5. Autres types de revenus imposables pour les expatriés

a. Revenus locatifs

Les expatriés propriétaires de biens en Turquie doivent déclarer leurs revenus fonciers. L’impôt est progressif, après déduction de 15 % à 25 % de charges forfaitaires ou réelles.

b. Revenus mobiliers (intérêts, dividendes)

Les dividendes perçus de sociétés turques sont soumis à une retenue à la source (15 %). Les intérêts bancaires aussi. Dans certains cas, cela peut être libératoire, dans d’autres, une déclaration annuelle est nécessaire.

c. Plus-values immobilières

La plus-value sur la vente d’un bien immobilier est imposable si le bien est vendu avant 5 ans de détention. Au-delà, aucune taxation n’est due.

6. Déclaration de revenus en Turquie

Les expatriés résidents doivent remplir une déclaration annuelle de revenus en mars (pour l’année fiscale précédente). La déclaration se fait via :

  • Le site officiel : www.gib.gov.tr
  • Un expert-comptable agréé (“SMMM”)

Les non-résidents ne déclarent que leurs revenus de source turque (locatifs, commerciaux, etc.).

📅 En 2025, la période de déclaration s’étend du 1er au 31 mars 2025 pour les revenus 2024.

7. Impôt sur la fortune et droits de succession

  • Il n’existe pas d’impôt sur la fortune en Turquie.
  • Les expatriés qui héritent d’un bien en Turquie sont soumis aux droits de succession, qui varient entre 1 % et 10 % selon le montant et le lien de parenté.
  • Les donations sont également taxées, selon un barème similaire.

8. Cotisations sociales pour les expatriés

  • Les expatriés salariés en Turquie cotisent à la sécurité sociale turque (SGK).
  • Les indépendants cotisent via BAĞ-KUR.
  • Les ressortissants de pays ayant signé un accord de sécurité sociale avec la Turquie (UE, Suisse, Canada, etc.) peuvent parfois rester affiliés à leur régime d’origine pendant un temps limité.

9. Fiscalité locale et taxes diverses

Outre l’impôt sur le revenu, les expatriés peuvent être soumis à :

  • Taxe de séjour ou frais de permis de résidence.
  • Taxe foncière (emlak vergisi) : 0,1 % à 0,6 % selon le type de bien.
  • TVA (KDV) : 1 %, 8 % ou 18 % sur les biens et services.

10. Conseils pour bien gérer sa fiscalité en Turquie

  • 🔎 Vérifiez votre statut fiscal chaque année (résident ou non-résident).
  • 📄 Conservez tous vos justificatifs de revenus, paiements, contrats, titres de propriété.
  • 📊 Faites appel à un expert-comptable ou avocat fiscaliste bilingue.
  • 📝 Consultez les conventions fiscales entre la Turquie et votre pays d’origine.
  • 📌 Si vous êtes retraité ou freelance, envisagez de choisir votre résidence fiscale en fonction des avantages comparés.

La fiscalité des expatriés en Turquie est relativement favorable, avec des taux compétitifs et une bonne couverture des conventions internationales. Toutefois, elle nécessite rigueur, information et anticipation. Que vous soyez salarié d’une multinationale, entrepreneur indépendant ou retraité au bord de la mer Égée, vous devez adapter votre situation à la réglementation turque pour éviter toute mauvaise surprise fiscale.

Pour un accompagnement personnalisé ou des conseils adaptés à votre profil d’expatrié, n’hésitez pas à contacter notre réseau d’experts spécialisés dans la fiscalité internationale en Turquie.





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