L’impôt sur le revenu en Turquie constitue un sujet crucial pour les résidents, les expatriés, les investisseurs et les employeurs étrangers opérant sur le territoire turc. En 2025, plusieurs évolutions législatives et fiscales ont modifié la manière dont les revenus sont déclarés, imposés et contrôlés. Que vous soyez salarié, entrepreneur, retraité étranger ou simple investisseur, comprendre les règles de l’impôt sur le revenu en Turquie est essentiel pour optimiser votre situation fiscale et rester en conformité.
1. Qu’est-ce que l’impôt sur le revenu en Turquie ?
L’impôt sur le revenu (Gelir Vergisi) en Turquie est un impôt direct prélevé sur les revenus perçus par les personnes physiques. Il concerne différents types de revenus, notamment :
- les salaires,
- les bénéfices commerciaux et professionnels,
- les revenus agricoles,
- les revenus locatifs (biens immobiliers),
- les revenus mobiliers (dividendes, intérêts),
- les gains en capital.
La base juridique principale est la Loi turque sur l’impôt sur le revenu (n°193), constamment mise à jour par le ministère des Finances.
2. Qui est soumis à l’impôt sur le revenu en Turquie ?
a. Résidents fiscaux
Les personnes physiques ayant leur résidence légale en Turquie ou y séjournant plus de 183 jours par an sont considérées comme résidents fiscaux. À ce titre, elles sont imposées sur leurs revenus mondiaux.
b. Non-résidents
Les non-résidents ne sont imposés qu’à hauteur de leurs revenus générés en Turquie. Cela inclut, par exemple, les salaires perçus d’une entreprise turque, les revenus locatifs d’un bien immobilier situé sur le territoire, ou encore les dividendes d’une société turque.
3. Barème progressif de l’impôt sur le revenu en 2025
L’impôt sur le revenu en Turquie repose sur un système progressif par tranches. Voici le barème applicable pour l’année 2025 :
Tranche de revenu annuel (TRY) | Taux d’imposition |
---|---|
Jusqu’à 110 000 TRY | 15 % |
110 001 à 230 000 TRY | 20 % |
230 001 à 870 000 TRY | 27 % |
870 001 à 3 000 000 TRY | 35 % |
Plus de 3 000 000 TRY | 40 % |
💡 Remarque : Ces chiffres peuvent évoluer chaque année. Le gouvernement ajuste régulièrement les seuils pour tenir compte de l’inflation.
4. Le prélèvement à la source pour les salariés
En Turquie, l’impôt sur le revenu des salariés est prélevé à la source directement par l’employeur. Celui-ci agit en tant que collecteur d’impôt pour le compte de l’État. Le salaire net reçu par le salarié est donc déjà déduit des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.
Chaque mois, l’entreprise verse ces montants à l’administration fiscale turque (Gelir İdaresi Başkanlığı). Une déclaration annuelle n’est requise que si le salarié perçoit plusieurs sources de revenus ou dépasse certains seuils.
5. Les revenus professionnels et indépendants
Les indépendants, artisans, freelances ou professions libérales doivent déclarer eux-mêmes leurs revenus. Ils sont tenus de tenir une comptabilité, émettre des factures et faire des déclarations mensuelles (KDV – TVA, BA/B Form, etc.) et annuelles.
Leur revenu net imposable est calculé après déduction des dépenses professionnelles justifiées.
Ils doivent également verser une avance d’impôt trimestrielle, appelée “geçici vergi”.
6. Revenus locatifs et mobiliers : que déclarer ?
Les revenus locatifs perçus d’un bien immobilier situé en Turquie doivent être déclarés chaque année entre mars et avril. Des exonérations partielles peuvent s’appliquer, notamment une déduction forfaitaire pour charges (15 % ou plus si les dépenses réelles sont documentées).
Quant aux revenus mobiliers (dividendes, intérêts bancaires, gains boursiers), ils sont généralement soumis à un prélèvement libératoire (15 à 20 %), mais certains doivent être intégrés à la déclaration annuelle s’ils dépassent un certain seuil.
7. Déductions et crédits d’impôt
En Turquie, certaines dépenses peuvent être déduites du revenu imposable, notamment :
- les cotisations de retraite ou d’assurance privée,
- les dons à des associations reconnues,
- les dépenses éducatives ou médicales dans certaines limites.
Il n’existe pas encore de crédit d’impôt généralisé, mais certains dispositifs sectoriels (énergie, innovation) permettent des réductions significatives.
8. Déclaration annuelle de l’impôt
La déclaration annuelle de l’impôt sur le revenu en Turquie s’effectue généralement en mars de chaque année pour les revenus perçus l’année précédente.
- Pour 2024, la déclaration est à faire entre le 1er et le 31 mars 2025.
- Elle peut être remplie en ligne via le portail de l’administration fiscale : www.gib.gov.tr
Les contribuables peuvent aussi se faire accompagner par un comptable agréé (“Yeminli Mali Müşavir” ou “Serbest Muhasebeci Mali Müşavir”).
9. Sanctions en cas de non-conformité
Le non-respect des obligations fiscales peut entraîner :
- des pénalités financières (jusqu’à 50 % du montant dû),
- des intérêts de retard,
- des procédures d’exécution ou d’interdiction de sortie du territoire en cas de dette importante.
Les autorités fiscales turques ont considérablement renforcé leurs outils de contrôle ces dernières années, notamment avec la digitalisation croissante du système (e-fatura, e-defter, e-beyanname).
10. Particularités pour les étrangers et expatriés
Les étrangers résidant en Turquie sont soumis au même barème que les citoyens turcs, sous réserve des conventions fiscales internationales.
La Turquie a signé plus de 85 conventions de non-double imposition, notamment avec la France, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse et le Royaume-Uni. Cela permet d’éviter que le même revenu ne soit taxé deux fois dans deux pays.
Par exemple, un retraité français percevant une pension française en Turquie ne sera généralement pas imposé deux fois, mais il devra quand même la déclarer.
11. Tendances fiscales en 2025
En 2025, la Turquie continue d’aligner son système fiscal sur les normes internationales de l’OCDE. La lutte contre l’évasion fiscale et la digitalisation sont les axes prioritaires du ministère des Finances.
Des discussions sont également en cours pour réformer davantage la fiscalité des freelances, introduire une tranche supplémentaire pour les hauts revenus, et simplifier la déclaration pour les contribuables à faibles revenus.
Comprendre l’impôt sur le revenu en Turquie en 2025 est indispensable pour toute personne vivant, travaillant ou investissant dans le pays. Qu’il s’agisse de salariés, d’entrepreneurs, de retraités ou d’investisseurs, tous doivent se conformer aux règles fiscales turques pour éviter les sanctions et optimiser leur fiscalité.
Pour rester informé des dernières mises à jour fiscales et obtenir des conseils adaptés, il est recommandé de consulter régulièrement un expert-comptable local ou un avocat fiscaliste.
Pour en savoir plus sur les obligations fiscales en Turquie ou obtenir un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas à nous contacter. Notre équipe d’experts vous accompagne pas à pas dans vos démarches.
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