Le recrutement en Turquie : Un marché de l’emploi en pleine transformation
En 2025, le marché de l’emploi en Turquie connaît une profonde mutation. À la croisée de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient, la Turquie attire de plus en plus d’investisseurs étrangers, notamment dans les secteurs du numérique, de la finance, de l’industrie et de la logistique. Cette dynamique se traduit par une forte demande en profils qualifiés, mais aussi par une évolution des méthodes de recrutement.
Le rôle croissant des agences de recrutement
Face à la pénurie de talents dans certains domaines (notamment l’informatique, l’ingénierie ou les sciences de la donnée), les entreprises, locales comme internationales, font appel à des agences de recrutement spécialisées en Turquie. Ces acteurs jouent un rôle clé dans la sélection de profils techniques, la gestion administrative de l’embauche, et la mise en conformité avec la législation locale.
Externalisation du recrutement : l’essor des EOR en Turquie
Un autre phénomène prend de l’ampleur : le recours aux EOR (Employers of Record) en Turquie. Cette solution permet aux entreprises étrangères de recruter légalement en Turquie sans y créer d’entité locale. L’EOR prend en charge la paie, les déclarations sociales, les contrats de travail et la conformité aux lois turques. C’est un levier puissant pour tester le marché ou lancer une équipe à distance.
Les canaux de recrutement en Turquie
Le recrutement en Turquie s’appuie sur plusieurs canaux complémentaires :
- Les plateformes d’emploi locales : Kariyer.net, Yenibiris, Eleman.net sont parmi les plus populaires.
- LinkedIn : en plein essor, notamment pour les cadres, les profils tech et bilingues.
- Les cabinets de recrutement et chasseurs de têtes pour les postes à haute responsabilité.
- Les universités et écoles d’ingénieurs, partenaires de nombreuses entreprises.
- Le bouche-à-oreille, encore très répandu, surtout en province.
Focus sur le digital : l’IA et les ATS
Les entreprises turques modernisent leurs process. En 2025, une majorité d’entre elles utilise des ATS (Applicant Tracking Systems) et commencent à intégrer l’IA dans le recrutement : tri de CV, analyse prédictive, entretiens vidéo automatisés. Cela accélère la sélection, surtout pour les postes de masse dans la vente, le service client ou la logistique.
Les secteurs qui recrutent en 2025
Certains domaines se démarquent particulièrement en Turquie :
1. Le secteur technologique
Istanbul, Izmir et Ankara deviennent des pôles tech régionaux. Les profils les plus recherchés en 2025 sont :
- développeurs full-stack (React, Node.js),
- ingénieurs en IA et data science,
- spécialistes en cybersécurité,
- product managers.
2. L’industrie manufacturière
La Turquie reste un hub industriel majeur. Les profils en ingénierie mécanique, électronique, maintenance ou qualité sont très demandés. L’industrie 4.0 y prend racine.
3. Le commerce international et la logistique
Grâce à sa position géographique stratégique, la Turquie est au cœur du commerce entre l’Asie et l’Europe. Les profils bilingues (turc + anglais/français/allemand) sont fortement valorisés.
4. Le tourisme et la restauration
Même après les secousses des dernières années, ce secteur reste un pilier de l’économie turque. La reprise post-Covid et la diversification des clientèles boostent les recrutements saisonniers.
Quelles sont les attentes des candidats turcs en 2025 ?
Pour recruter efficacement en Turquie, il faut comprendre les priorités des candidats turcs en 2025 :
- La stabilité de l’emploi reste un critère fondamental.
- Le salaire net est scruté de près, notamment à cause de l’inflation persistante.
- Le travail hybride ou 100 % remote est de plus en plus recherché, notamment à Istanbul où les trajets sont longs.
- Les avantages sociaux, comme la mutuelle privée, les tickets restaurant ou les primes, sont devenus décisifs.
- Les opportunités d’évolution, surtout pour les jeunes diplômés très ambitieux.
Recruter en Turquie : aspects juridiques à connaître
1. Contrats de travail
Les contrats à durée déterminée ou indéterminée doivent être rédigés en turc, même si une version bilingue peut être fournie. En CDD, le motif doit être justifié (remplacement, projet ponctuel…).
2. Période d’essai
La durée maximale est de 2 mois, extensible à 4 mois via convention collective.
3. Temps de travail
La durée légale hebdomadaire est de 45 heures. Les heures supplémentaires sont encadrées et doivent être rémunérées ou récupérées.
4. Congés
Un salarié turc a droit à 14 à 26 jours ouvrables de congé annuel, selon l’ancienneté. Il existe également des congés pour mariage, décès, naissance ou service militaire.
5. Cotisations sociales
Elles s’élèvent à environ 37 % du salaire brut, réparties entre l’employeur et le salarié. Une attention particulière doit être portée aux déclarations auprès de la SGK (Sécurité Sociale turque).
Défis du recrutement en Turquie
Malgré son potentiel, le recrutement en Turquie comporte des défis :
- La concurrence sur les talents IT est très forte, poussant les salaires à la hausse.
- L’instabilité économique freine parfois la mobilité des candidats.
- Le manque de compétences en langues étrangères, hors grandes villes, peut limiter certains profils.
- La complexité administrative (SGK, impôts, permis de travail pour étrangers) demande rigueur et accompagnement local.
Opportunités pour les entreprises étrangères
Recruter en Turquie offre de nombreux avantages :
- Une main-d’œuvre jeune, qualifiée et adaptable.
- Des coûts salariaux compétitifs par rapport à l’Europe de l’Ouest.
- Une forte appétence pour l’innovation et les nouvelles technologies.
- Un environnement favorable aux startups et à l’investissement étranger.
Les entreprises qui s’implantent avec une stratégie RH localisée et bien accompagnée peuvent rapidement bâtir des équipes solides et motivées.
Le recrutement en Turquie en 2025 est à la fois riche en opportunités et exigeant. Pour réussir, il faut connaître les spécificités locales, s’appuyer sur les bons partenaires, adopter des outils modernes et surtout, comprendre les attentes des talents turcs. Que ce soit via une agence locale, un EOR ou un bureau de représentation, la Turquie reste un marché stratégique pour construire des équipes compétitives à l’échelle internationale.
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