Depuis plusieurs années, la Turquie met en place diverses exonérations fiscales et sociales sur les salaires afin de soutenir l’emploi, alléger le fardeau des entreprises et améliorer la compétitivité du marché du travail. En 2025, le maintien de ces exonérations salariales reste un sujet central pour les employeurs turcs et internationaux installés dans le pays. Cet article vous propose un décryptage complet des exonérations applicables en Turquie, des nouveautés introduites en 2025, et de leur impact concret sur la gestion de la paie.
🏛️ Contexte légal : que sont les exonérations de salaire en Turquie ?
En Turquie, les exonérations de salaire désignent les mécanismes permettant de réduire les charges sociales ou fiscales dues sur la rémunération des salariés. Elles peuvent s’appliquer sur :
- Les cotisations de sécurité sociale (SGK),
- L’impôt sur le revenu (Gelir Vergisi),
- La taxe sur les timbres (Damga Vergisi),
- Ou sur certains compléments de salaire (bonus, primes, avantages en nature).
Ces exonérations sont prévues par la Loi sur le travail n°4857, la Loi sur la sécurité sociale n°5510 et les directives du Ministère du Travail et de la Sécurité sociale (Çalışma ve Sosyal Güvenlik Bakanlığı).
📅 Exonérations maintenues en 2025 : les grandes lignes
1. ✅ Exonération de l’impôt sur le revenu jusqu’au SMIC
L’une des principales exonérations introduites en 2022, et maintenue en 2025, concerne l’exonération de l’impôt sur le revenu pour la partie du salaire équivalente au salaire minimum brut mensuel (asgari ücret).
- En 2025, le salaire minimum brut mensuel est fixé à 26 005,50 TRY.
- La part de salaire jusqu’à ce montant est entièrement exonérée de l’impôt sur le revenu.
- Cette exonération s’applique à tous les salariés, quel que soit leur niveau de revenu.
2. 🏦 Exonération de la taxe sur les timbres pour le SMIC
En parallèle, la taxe sur les timbres (damga vergisi), qui représente environ 0,759 % du salaire brut, est également supprimée sur la part du salaire équivalente au salaire minimum.
🔎 Cela signifie que tout salarié perçoit la partie minimum de sa paie sans aucune retenue fiscale ni parafiscale, une mesure bénéfique à la fois pour les employés et les entreprises.
3. 👥 Exonérations de charges patronales : soutien à l’emploi
Le gouvernement turc maintient en 2025 plusieurs réductions de cotisations patronales, notamment :
- Réduction générale de 5 points sur la cotisation SSI patronale, à condition que l’employeur déclare ses charges à temps.
- Exonérations sectorielles (dans l’industrie textile, les services technologiques, les zones franches ou les centres R&D).
- Incitations à l’embauche de jeunes, femmes, ou chômeurs longue durée avec jusqu’à 100 % de charges sociales exonérées pour une durée déterminée.
💼 Exemple concret : une entreprise qui embauche une femme de moins de 29 ans peut bénéficier jusqu’à 36 mois d’exonérations totales de cotisations sociales patronales.
4. 💬 Autres exonérations à noter
- Prime de repas : exonérée de cotisations sociales jusqu’à 170 TRY par jour si versée sous forme de carte ou d’indemnité.
- Frais de transport : jusqu’à 88 TRY par jour exonérés en 2025 si l’employeur prend en charge les déplacements domicile-travail.
- Prime de performance et bonus : exonérations possibles selon leur nature, fréquence et conditions contractuelles.
📈 Pourquoi ces exonérations sont essentielles en 2025 en Turquie ?
✅ Réduction du coût du travail
Les exonérations permettent de réduire le coût du travail pour les entreprises, ce qui est essentiel dans un contexte d’inflation élevée et d’ajustements réguliers du salaire minimum.
✅ Soutien à l’emploi formel
Ces mécanismes encouragent l’embauche formelle et la déclaration légale des salariés, limitant ainsi le travail au noir qui reste encore important dans certaines régions.
✅ Amélioration du pouvoir d’achat
Pour les salariés, les exonérations fiscales et sociales renforcent le pouvoir d’achat net sans que l’employeur n’ait besoin d’augmenter fortement le salaire brut.
🖥️ Gestion de la paie en Turquie : attention à la conformité
Pour appliquer correctement ces exonérations, il est essentiel que les fiches de paie soient :
- Calculées selon les barèmes en vigueur,
- Déclarées via le système e-Bildirge de la SSI (SGK),
- Archivées en cas de contrôle ou d’inspection.
📎 L’utilisation d’un logiciel de paie à jour avec la législation turque est fortement recommandée pour éviter toute erreur ou pénalité.
🧮 Exemple de calcul 2025 avec exonérations appliquées
Un salarié touche 30 000 TRY brut par mois :
Élément | Montant (TRY) |
---|---|
Salaire brut | 30 000,00 |
Cotisations sociales salarié | -4 200,00 (≈14%) |
Base imposable (au-delà du SMIC) | 3 995,00 |
Impôt sur le revenu (15%) | -599,25 |
Taxe sur les timbres (partielle) | -69,20 |
Salaire net payé | 25 131,55 |
🔍 Grâce aux exonérations, le salarié perçoit plus de 1 000 TRY supplémentaires par mois par rapport à un calcul sans exonération.
⚠️ À surveiller : évolutions possibles en cours d’année
- Le salaire minimum est généralement réévalué en juillet.
- Les incitations à l’embauche sont parfois renouvelées par décret, voire prolongées rétroactivement.
- En 2025, de nouvelles mesures ciblées (notamment pour l’emploi vert, le numérique et les zones à faible emploi) pourraient être mises en œuvre.
📝 Conclusion
Le maintien des exonérations de salaire en Turquie en 2025 reflète une volonté claire des autorités : soutenir l’emploi, renforcer le secteur formel et préserver le pouvoir d’achat. Pour les entreprises, c’est une opportunité à ne pas négliger – à condition de rester conforme, bien informé et doté d’outils RH adaptés. Ces mécanismes, bien appliqués, permettent non seulement de faire des économies mais aussi de contribuer activement à la dynamique économique du pays.
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